
DUNGEON WEED : Oakland, Californie.
Sorcier psychédélique Doom.
Le double album complet de 80 minutes sur un seul disque compact. Le CD est présenté dans une pochette gatefold époustouflante avec un encart dépliant comprenant un livret et des graphismes psychédéliques !
Mille ans. Mille ans de vie.
Les siècles passent comme des feuilles flottant sur des flots de temps indifférents. Vivant dans une solitude décrépite, vivant sans fin en vue. Une tristesse insoutenable jour après jour, une conscience interminable nuit après nuit, prisonnier d'une vie cauchemardesque sans fin. Un millénaire désolé de conscience blafarde, de puissance et de force, simples ombres du passé. Des pensées calicineuses dérivent au-delà de toute reconnaissance tandis que des vents ténébreux glacent mon âme et les restes de mon cœur. Les dynasties s'élèvent et s'effondrent, il n'y a jamais de changement, les choses se réorganisent simplement. Cette malédiction est un poids insupportable.
Puis, une nuit, une vision m'est venue en rêve. Une demoiselle avec un dulcimer chantait dans une langue inconnue. Sept nuits durant, elle est venue à moi. Sept nuits durant, j'ai rêvé, flottant sous un soleil de cristal qui brillait si fort que je voyais à peine. Je ne comprenais aucun mot, aucune phrase, sauf une : « L'Œil de l'Icosaèdre ».
Ces révélations mésonoxiennes pesaient lourdement sur mes pensées. Puisant dans les vestiges de ma sorcellerie, j'invoquai l'odieux démon Y'ag Z'gyroth des profondeurs nécrotiques du plan inférieur et lui ordonnai de m'instruire sur la signification de cette mystérieuse phrase. D'une voix répugnante, le démon m'expliqua qu'il s'agissait d'un cristal à vingt faces, forgé par les dieux anciens à l'aube des temps et caché au plus profond des Abysses Psioniques, là où l'esprit est hors du temps et où le temps n'a aucune signification.
« Regardez dans l'œil et voyez les vingt plans de la réalité », croassa Y'ag Z'gyroth alors qu'il disparaissait de sa vue.
Malgré le poids étouffant d'un millénaire, je me suis mobilisé. Je me suis procuré les ingrédients nécessaires pour préparer une poudre de rêve suffisamment puissante pour m'immerger dans les profondeurs les plus obscures de ma conscience. Bientôt, je sombrais dans un vaste océan de pensées et de sentiments impénétrables, incompréhensibles. Au loin, j'ai aperçu une porte lumineuse, mais je craignais qu'elle ne mène à l'autre côté de ma conscience. Descendant encore plus profondément, tourbillonnant à travers les fragments de rêves et de souvenirs qui défilent comme des étoiles filantes, je n'ai eu d'autre choix que de franchir la porte. J'ignorais si je survivrais jusqu'à l'autre côté. Comme une lente chute dans un rêve, dans un puits infini de néant, froid et vide de sens, d'où personne ne revient vivant.
Dans l'Abîme Psionique, les vibrations psioniques ne pulsaient plus, suspendues dans le vide indifférent. Mais j'avais enfin percé le voile des perceptions liminales. On dit qu'aucun homme désirant vivre ne peut revenir de ce royaume. Moi seul, celui qui ne peut mourir, suis le seul à pouvoir survivre. J'errais dans le labyrinthe intérieur de l'esprit extérieur, perdu parmi les possibilités infinies, jusqu'à ce qu'enfin, par un coup de chance ou la guidance d'une main invisible, j'atteigne le centre du labyrinthe. Devant moi se dressait une montagne cyclopéenne de vase putride, une vase frémissante et venimeuse, une voûte gélatineuse de malheur. Je vis le cristal caché à l'intérieur, brillant au cœur de la bête. L'Œil de l'Icosaèdre était presque à ma portée. C'était ma toute dernière chance, tandis que la créature tentait de se repaître de mon âme, je n'avais plus rien à perdre.
Enfin, je contemplai la pierre brillante, envoûté par ses scintillations hypnotiques. Je pouvais enfin voir toutes les réalités dans ces vingt facettes rayonnantes, et elles étaient toutes moi. Mon propre reflet était tout ce que je pouvais voir, assis dans ma chambre, prêt à lancer le sort qui me conduisit droit à Orcus et à mille ans d'enfer.
Traverser des explosions de souvenirs à l'envers, un rire de terreur fou à chaque couplet. Revivre tout cela, même en un éclair, alors que tout ce que je voulais, c'était enfin oublier.
Tournant à travers des décennies oubliées, tombant à travers le temps, revivant la vie du millénaire, les rêves de trous de ver psioniques clignotent, une vision flashback d'anamnèse aveuglant l'œil de mon esprit.
Je regarde autour de moi, que vois-je ? Une chambre oubliée et des rêves irrécupérables. D'avant la malédiction. D'un autre temps.
Mille ans de vie, et pourtant toutes ces années n'ont pas existé. Les dieux se moquent de moi, car ils me jouent des tours. Tant de choses ont été perdues dans le flot des souvenirs, comme quand tu as dit que tu m'attendrais. Ou ce regard sur ton visage à mon retour, face à ma disgrâce.
J'ai mis le poison sur mes lèvres, dormir pour toujours est mon seul souhait.
Pressage : 1er pressage sur disque compact. |
Sortie originale : 2023. |
Genre : Métal. |
Sous-genre : Doom / Psychédélique. |
Numéro de catalogue : Aucun. |
Type : Digipak. |