Causa Sui - Free Ride (Vinyle/Disque)

La version originale en single-LP, sortie en 2007 chez Elektrohasch, s'est vendue à des prix exorbitants sur Discogs et eBay. Même les CD sont des pièces de collection très recherchées, presque introuvables – jusqu'à présent. Pour la première fois, l'album est disponible sur un magnifique double vinyle, avec un titre bonus de 20 minutes enregistré en live au Roadburn Festival en 2007. Remasterisé par Jonas Munk.

Imaginez un raz-de-marée déferlant des années 1960 aux années 1970, puis culminant dans les années 1990 avant de finalement s'écraser sur le rivage actuel : voilà à quoi ressemble « Free Ride » de Causa Sui. C'est l'album « heavy psych » du catalogue Causa Sui ; l'un des deux seuls albums enregistrés avec un chanteur, c'est la compilation de morceaux la plus directe du groupe à ce jour. On y retrouve l'expérimentation sonore et les structures de chansons curieuses qui caractérisent également les albums ultérieurs de Causa Sui (écoutez simplement les flûtes traitées en écho dans « Passing Breeze »), mais ce qui unit vraiment cet album, c'est une appréciation sans complexe du Grande Rock des quatre décennies précédentes. On sent littéralement comment les jeunes musiciens ont absorbé une quantité infinie de Blue Cheer, Zeppelin, Mudhoney, Sabbath et Kyuss avant de concocter ces sept morceaux.

Les riffs explosifs et les grooves à la Bonham ne manquent pas. Le point culminant est le final acid-rock épique et époustouflant qui occupe tout le deuxième plateau : « Newborn Road » de 15 minutes et la version live étendue de 20 minutes du titre phare du groupe, « El Paraiso », enregistrée devant un public hypnotisé au Roadburn le jour même de la sortie de Free Ride. Impossible de ne pas se sentir emporté par la gloire hendrixienne de ces deux morceaux, qui volent des plus paisibles aux plus tonitruants. C'est le genre d'album où l'on lâche l'aiguille et où l'on la suit jusqu'au bout, comme submergé par une force naturelle impressionnante.